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Cultivons la curiosité

La nuit des morts vivants 1990

La nuit des morts vivants 1990

1968, un petit film avec peu de moyen est réalisé, s'inspirant de films portant sur le Vaudou, il créera, sans le savoir, une entité adulée dans les années 2000 et 2010 par la pop culture. Si George A. Romero nous a malheureusement quitté il y a peu, il laisse un héritage concernant les films d'horreur et d'anticipation, assez dingue. En fait beaucoup de personnes croient, à tort, que les films de morts-vivants débutent avec l'original de Romero en 1968. Ce qui est évidemment faux. Mais je ne suis pas là pour faire un débat sur les origines vaudoues du zombie. Il est indéniable que Romero a influencé bon nombre de cinéastes mais aussi de créateurs, qui rendront le mythe du zombie populaire. Je pense à Frederick Raynal pour « Alone in the dark », dont le petit jeu horrifique PC va faire naître, 30 ans après l'œuvre cinématographique, LA série qui vulgarisera le zombie, à savoir « Resident Evil » de MIKAMI Shinji.

 

Depuis c'est un déluge de peaux pendantes et de bouffeurs de chair fraîche. Sachant que le genre, au cinéma, avait connu un envol dans les années 80, avec l'excellent « Dawn of the dead » du même Romero. Faisant face à de pâles copies, avant l'hommage ultime de MIKAMI. Plus tard c'est Danny Boyle qui ré-inventera le zombie, comme Romero l'avait fait en 1968 pour le vaudou, avec « 28 jours plus tard » et ses « infectés », des morts-vivants particulièrement vifs. Ce sont eux qui vous font faire dans vos culottes dans les nombreux modes des jeux vidéo populaires, « Call of Duty » en tête. C'est marrant de voir que malgré l'absence de grandes œuvres de zombies depuis quelques temps (je parle pour l'occident, l'Asie ayant frappé fort avec « Dernier train pour Busan »), et pour le cinéma (les comics et série sur « Walking dead » sont encore populaires mais semblent s'essouffler), sauf le tout pourri « World War Z », un film de série Z (comme son nom l'indique) avec assez de pognon pour s'offrir Brad Pitt, c'est marrant donc de voir que les zombies restent populaires. Oh et je ne parle pas non plus du moyen « I am Legend », avec Will Smith en chef de file pourtant.

 

Mais que fais-je ici, je relate toute l'industrie du Zombie, je suis un peu con. En fait, c'est pour vous dire que j'ai surtout voué un culte à ce type de créature avec « Resident Evil », première grosse flippe vidéoludique de ma vie. Dès lors une fascination naîtra en moi, avec pour objectif de découvrir à quoi peut bien ressembler un zombie sur grand écran. C'est la vingtaine passée que je franchirais le cap. À peine en train de sortir de son trou pour devenir une entité importante de la pop culture, que me voilà en train de découvrir « La nuit des morts-vivants ». Pas de bol ce sera la version de 1990, je me suis un peu loupé là. Le film suivant de morts-vivants sera « 28 jours plus tard », dès lors je n'aurai de cesse de découvrir cette culture, remontant le temps jusqu'à l'original de 1968.

 

Je suis en train de regarder les dates, et oui, j'avais à peine vingt ans quand j'ai vu mon premier film de zombie. Avant l'adaptation de « Resident Evil » au cinéma ou de voir en DVD « 28 jours plus tard ». Cela s'est joué à peu. Et dire que j'avais trouvé le DVD du film du jour dans mon supermarché du coin, pour environ 15€. Et je ne vous raconte pas la tarte dans ma gueule. Mais regardons une vidéo après cette intro bien longue.

Vidéo de Otto Rivers.

Johnnie et Barbara se rendent au cimetière afin de donner une petite visite à leur défunte mère. Le grand frère fait des blagues concernant des monstres qui viendraient chercher sa petite sœur, le fabuleux « They're coming to get you Barbabra » en VO. Car oui, j'ai découvert le film en VF, mais là je l'ai vu en VOSTFr. Donc dans le cimetière, de jour pourtant, ce n'est pas la fête, ambiance tendue, Barbara n'aimant pas ce lieu. Et elle aura bien raison. La fratrie se retrouve attaquée par une espèce d'homme bizarre, lent mais fort, qui fait des bruits bizarres. Johnnie le paye de sa vie, et la jeune femme se sauve comme elle peut.

 

En courant elle se retrouvera dans une maison remplie de surprise. Ici pas de zombie à la tête éclatée comme pour le premier film (qui marquait le premier gros gros choc émotionnel), mais du sang, un zombie obèse, et une horreur venant de l'intérieur mais aussi de l'extérieur de la maison. Heureusement, Ben débarque, son véhicule stoppe à bout de son carburant, et l'homme athlétique parvient à porter assistance à la frêle jeune femme, un peu choquée de la situation. Après le ménage, Ben essaie de communiquer avec Barb, seulement elle n'arrive pas à parler, choquée. Putain, on va avoir droit à l'autre boulet du premier film. C'est ce que l'on se dit, sauf que ce ne sera pas la cas, elle réagira rapidement, se transformant en Sarah Connor, j'vous jure, c'est une mini Rambo la meuf.

 

L'objectif principal est de sécuriser la maison, en barricadant tout. C'est l'instant précis, de comme par hasard, où les habitants de la cave sortent de leur trou. Le jeune couple dont c'est la maison de l'oncle, Tom et Judy-Rose, et la famille Cooper. Harry, Helen et Sarah, la jeune fille est mal en point, mais nous ne la voyons pas au début. Dès lors un bras de fer intervient entre Ben et Harry, ce dernier n'est pas très amical aussi, voire violent, mais peu importe, car la nuit tombe et des invités toquent déjà aux fenêtres et à la porte. Seulement ils viennent pour dîner sans avoir reçus d'invitation, pas gentils les mecs.

 

La tension du film est aussi bien portée sur les monstres extérieurs, que ceux (soit disant Humains) de l'intérieur, on perçoit tout le stress des personnages, qui réagissent de façon normale. Sauf Barabara qui devient Rambo d'un claquement de doigt, mais c'est toujours mieux que la blonde boulet originale. La musique symphonique est discrète et me rappelle violemment les compositions angoissantes du jeu vidéo « Resident Evil », cela en est troublant même. Elles offrent une angoisse permanente, malgré le fait qu'on ne les entende pas parfaitement.

 

Les attaques s'enchaînent, et en fait on se demande comment ils vont s'en sortir, il y aura des pertes c'est sûr. Un pur survival pour le coup. Comme d'habitude chez Romero (il s'occupe du scénario avec John A. Russo), aucune explication, les médias savent juste que les morts se lèvent, et c'est ce qui rend le film encore plus angoissant je trouve. Voir Ben avoir les nerfs qui lâchent quant la radio indique ce qu'il faut faire, et qu'il lui réplique « c'est tout à fait ça », une scène forte où l'on perçoit toute la détresse de l'homme fort de ce film.

 

Je ne ferai pas le jeu des 7 différences entre 1968 et 1990, mais ce qui marque le plus c'est, la couleur, et surtout la transformation de Barbara. La mort du jeune couple est toujours aussi stupide, et en terme de scène gore, le film est plutôt pauvre ici. Très peu de scène de cannibalisme, rien qui ne vous donnera la nausée du moins, c'est un peu comme si il avait été censuré. Mais ceci ne dérange pas le moins du monde, vu que les scènes de pure horreur sont bien présentes, et font le boulot.

 

La fin est, comment dire, ironique. Montrant que l'être humain reste une immonde merde, même dans l'adversité. « They're us and we are they » dira Barbara à la fin, montrant que le moins humain des 2 n'est pas forcément celui que l'on croit. En effet, les 5 dernières minutes, pourtant reposantes car sans stress, faisant retomber la tension, sont les plus horribles. Voir les « redneck » s'amuser de cette chasse aux morts, sans jamais prendre conscience que c'étaient des humains, il y a quelque chose de flippant ici.

 

Si George A. Romero a produit et lancé ce remake, c'est pour une question de droit. Le film de 1968 ayant eu un soucis lors de la déclaration du copyright ou un truc manquant, il est aussitôt tombé dans le domaine public. Résultat, les royalties des acteurs et membres du staff furent nulles. C'est pourquoi, avec à peu près la même équipe de tournage, Romero produisit ce film en 1990. Il confiera au passage la réalisation au brillant spécialiste des effets spéciaux et gores, Tom Savini. Qui se démerde bien ici. Le film de 1968 reste un tout petit cran au dessus, car moins riche et avec sa fin plus dégueulasse et involontairement raciste. Disons que le personnage qui tire croie dégommer un zombie au teint bizarre, alors qu'en fait le mec il est noir. Merde, j'ai spoilé la fin de film de 1968, car si l'ironie veut que la cave sauve Ben en 1968, elle veut que ce même personnage se barricade aussi dans celle-ci en 1990, avec le bruit asphyxiant des zombies envahissant la maison. Ce film est angoissant, parfois effrayant, mais pas gore, c'est ce qui peut décevoir les fans des « … of the dead », bien que le « Night » n'ait jamais été bien gore. Dire qu'il a été interdit au moins de 16 ans me paraît étonnant. Certains « Saw », bien plus gore, ne l'ont été que pour les moins de 12 ans. Passons. En tout cas voici un très bon remake, à voir et posséder si vous aimez la saga de Romero ou celle de Capcom. Un film à voir et même à revoir, qui est excellent, un peu court (1h25) mais ceci n'ennuie jamais. J'adore.

 

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