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Cultivons la curiosité

Fast & Furious : Hobbs & Shaw

Fast & Furious : Hobbs & Shaw

Alors que la saga Fast & Furious approche de sa conclusion (plus que 2 films, et normalement cela en sera fini), il est inconcevable pour les producteurs de laisser filer une telle poule aux œufs d'or. Voilà pourquoi entre les épisodes 8 et 9 de la saga principale, on se retrouve avec un spin-off (film dérivé) mettant en scène deux personnages charismatiques. Hobbs fût découvert lors de l'épisode 5, celui du vrai renouveau pour moi (le quatrième était très laid malgré le retour des personnages principaux).

Dwayne Johnson offrait sa carrure d'ancien catcheur à cet ancien agent de la CIA, désormais agent du DSS balèze qui traquera notre équipe de héros dans le cinquième film. Shaw, quant à lui, fera une apparition fracassante et violente dans une scène post-générique de "Fast & Furious 6", faisant de lui l'adversaire de Dom et sa famille dans le numéro 7. Je n'ai pas encore vu l'épisode réalisé par l'excellent James Wan, du coup je n'en sais pas mieux.

Cependant, comme tout bon film d'action qui se respecte, nullement besoin de connaître la saga par cœur pour comprendre un scénario souvent insipide et surtout écrit pour donner lieux à des courses poursuites dingues sur fond de sauvetage du monde. Dès la première vision de la bande annonce, j'ai su que je voulais le voir. Dwayninounet d'abord, action de folie ensuite, la répartie entre les personnages, bref, un excellent moment s'annonçait. Sauf que tout ne se passera pas comme sur des roulettes. Nous verrons cela après ladite bande annonce de ce film que j'ai vu en VF.

Vidéo de Universal Pictures France

Le film est sorti le 7 Août 2019, dure environ 2h15 et est réalisé par David Leitch (réalisateur de "Deadpool 2", "John Wick" et "Atomic Blonde"). On retrouve Dwayne Johnson et Jason Statham dans les rôles principaux. Mais aussi le sublime Idris Elba et la non moins jolie Vanessa Kirby. Le premier joue l'antagoniste de l'histoire, le "Superman noir", tandis que la seconde joue la sœur de Shaw, qui, après une mise en échec de sa mission du MI6 se voit contrainte de fuir en s'injectant un dangereux virus.

Le scénario est un peu con, mais ceci permet de suivre même si les voisins de salle sont bruyants. Car oui, en ce Jeudi 8 Août 2019, j'étais tout content d'aller au cinéma. Bon, séance de 21h00, beaucoup de monde, dont pas mal pour le film que je chronique aujourd'hui. En plus il faisait méga chaud, et comme j'y vais à pied (un bon quart d'heure), ce n'était pas la joie. Je constate que le public est varié, je vois des hommes avec des gros biscottos (j'ignore l'orthographe de ce mot, pardon), et je devine qu'ils sont là pour Dwayninounet. Passons cette pensée débile. La salle se remplit, et me voilà à choisir un siège. Les gens ont la propension à aller en fond de salle, ce qui m'arrange, vu que je vais au ciné pour en prendre plein la gueule, j'aime bien être devant (mais pas dans les premiers rangs non plus). Si possible dans l'axe.

Ce choix me sera fatal. Je me retrouve à côté et devant un groupe d'une dizaine de personne, une famille franco-espagnole vu qu'ils parlaient les deux langues, avec des enfants en bas âge. Et c'est ce petit garçon en couche, d'à peine 3-4 ans qui sera la seule grosse gêne dans la salle. Et j'étais presque à côté. Je ne comprends pas l'utilité de mener un môme de cet âge au cinéma, surtout devant un film avec des fusillades et des explosions. De plus le film doit se finir vers 23h30. Enfin bon. Ah, et évidemment ils avaient des bonbons, des canettes et du popcorn. Oublions le coup de la vidéo qu'un d'entre eux fera pour ses réseaux sociaux, je ne suis pas là pour juger, mais quand un de leur téléphone sonnera en plein milieu de la séance, avouez que ça fait beaucoup. Bref, ce fût ma pire expérience ciné, avec "Aquaman" et son duo d'abrutis qui causera comme si ils étaient chez mamie.

Moi qui croyais être tranquille un jeudi soir, ne pas me choper de gosses, c'était sans compter sur les vacances et le manque de gêne de certaines personnes. Du coup, j'ai pu suivre le film, mais comme "Aquaman", il me faudra le revoir tranquillement à la maison, car je pense que ce que je pense du film est en grande partie due à l'expérience dégueulasse de la salle.

Le film débute par la scène où Hattie Shaw (Vanessa Kirby) est envoyée avec une équipe du MI6 pour récupérer un virus. Son équipe affrontera Brixton (Idris Elba), et sera décimée par lui, sauf Hattie qui parvient à s'évader, on ne sait trop comment vu que la réalisation semble ratée ici. Elle se sera injectée le virus et se retrouve en plus pourchassée par son ancien employeur. En effet, Brixton fait parti d'une entité terroriste , Eteon, qui a pour but d'éradiquer tous les faibles de cette planète, afin de construire un monde parfait. Le spectre d'Hitler et sa race Aryenne vole de façon funeste au dessus de ces intentions. Cela en est assez choquant même. Eteon contrôle les médias et peut ainsi faire croire que Hattie est dangereuse.

Heureusement on nous présente rapidement, façon "Amicalement Vôtre", Luke Hobbs (Dwayne Johnson) et Deckard Shaw (Jason Statham). Ceci allège le récit, et on constate que les ingrédients du buddy-movie (film de potes) sont là. Deux personnages opposés qui seront contraints de collaborer pour mener à bien la mission, qui est de sauver le monde mais aussi de sauver Hattie. Ce que j'ai oublié de préciser, c'est que Brixton est officiellement mort, abattu par Deckard, mais qu'il a été sauvé par Eteon, et amélioré. Ici, j'ai pensé à "Terminator", c'est vrai, mais surtout aux jeux vidéo "Deus Ex", plus particulièrement "Deux Ex : Human revolution". On pourra aussi y voir du "Metal Gear Solid", avec le principe des nano-particules. D'ailleurs le film emprunte énormément au jeu vidéo en général. Avec son boss, ses niveaux, et ses différents "gameplay". Shaw est plus dans l'infiltration, alors que Hobbs fait parler ses gros bras.

Londres, Los Angeles, Moscou et les Îles Samoa (nommées "Les Samoa" en VF, j'ignore pourquoi) seront de la partie. Le thème principal de la série est la famille. Ce film dérivé n'échappe pas à la règle et nous permet d'en apprendre plus sur Shaw et surtout sur Hobbs. Avec un retour aux sources pouvant être interprété comme un impératif de l'humanité, qui doit cesser de chercher à s'améliorer à tout prix et profiter des choses simples.

En fait, on se retrouve face à un film qui enchaîne les scènes d'action, sans vraiment que l'on s'intéresse aux personnages. Pire, le duo Hobbs/Shaw ne cesse de s'envoyer des phrases chocs (ou punchlines), à base d'injure et de gros plans gênants. Un peu comme pour "Deadpool", trop d'injures tue l'injure. Au début on en rigole, mais très vite cela devient affligeant. Les dialogues ne peuvent s'empêcher d'envoyer des insultes tout le temps, et ceci lasse. Mais vraiment. Surtout que l'on se doute que pour vaincre l'humain amélioré qu'est Brixton, il faudra que nos héros apprennent à s'entendre. Passons.

Ne passons pas par contre sur les scènes d'action carrément trop spectaculaires pour nous faire ressentir quoique ce soit. Sans oublier les fonds verts dégueulasses et beaucoup trop présents. La faute à cette surenchère d'action. "Mission Impossible : Fallout" était spectaculaire, et pourtant jamais je ne suis sorti de l'action en me disant que ça me piquait les yeux ou que c'était abusé. Alors que c'est abusé. Une fois de plus, ici, nous nous retrouvons face à un jeu vidéo. Quand Hobbs retient un hélicoptère par une chaîne, comme on le voit dans la bande annonce, putain, mais regardez la bande annonce, on les voit les fonds verts dégueulasses.

Surtout que bon, encore, on peut passer dessus si la réalisation est claire. Mais là aussi c'est loupé. Les scènes d'action sont bordéliques. Même celle du couloir, où il aurait fallu s'inspirer de "Old Boy" de Park Chan-wook, c'est le merdier. Résultat, on voit souvent une caméra qui se secoue le poireau, et on ne pige pas grand chose, sauf quand on nous offre un ralenti parce qu'il y a un truc de fou qui arrive (le camion à Londres, dans la bande annonce aussi). Je repense au lieu du labo de Eteon, et ce combat à 2 contre 1 sur la plateforme d'un camion en mouvement. Digne d'un jeu vidéo de baston, mais loupée, et s'achevant par un truc se voulant spectaculaire (qui rappelle le jeu de caisses "Split/Second") mais complétement pété et incompréhensible, dégueulasse et mal réalisé.

Oublions aussi la brouille débile entre Hobbs et son frère, leur maman intervenant (tardivement selon moi) pour remettre tout le monde dans le droit chemin. Et venons-en à la seule et unique réjouissance du film. C'est une révélation, un spoiler, donc veuillez sauter ce paragraphe. Quoique vous allez quand même lire son nom plus bas. Si la présence de Kevin Hart, jouant un Air Marshal du nom de Dinkley déçu de son job, est anecdotique, apportant un brin d'humour, un peu lourd, mais c'est le film qui veut ça, celle de Ryan Reynolds est sublime. Je kiffe cet acteur. Ici, Ryan Reynolds fait du Ryan Reynolds. Il est délirant, fait des vannes, drôles pour le coup, et il m'est difficile d'imaginer que cet acteur a joué dans l'excellent "Buried" tant il a pris une direction délirante depuis. On le voit peu, mais à chaque fois c'était du bonheur. C'est lui qui spoil "Game of Thrones" au milieu du générique, avec là aussi une scène qui aurait pu (du ?) pomper "Old Boy".

Scènes d'action un peu trop abusées, et abusant trop du fond vert (qui se voit beaucoup trop, la preuve, je l'ai remarqué). Dialogues à base d'injures qui lassent rapidement. Scénario insipide qui pourtant appelle à une suite. Les actrices et acteurs s'amusent, et c'est déjà ça. On ne s'ennuie pas durant les 2h15, même à côté de spectateurs bruyants et irrespectueux des autres. Si ce n'est pas la catastrophe "Transformers : The Last Knight", si les thèmes de la saga sont bien là (famille et voitures), ce film n'est pas non plus une grande réussite. La faute au syndrome de la bande annonce, qui vous révèle tous les "niveaux" du film. Du coup, aucune surprise. À l'instar de "Deadpool", ce qui plombe le film est son bavardage injurieux qui lasse très rapidement. Si vous aimez les films débiles et que vous n'avez pas peur d'avoir les yeux qui piquent à cause d'effets assez laids. Si vous aimez la surenchère et les punchlines débiles et insultantes. Si vous aimez tout cela, vous aimerez ce film. En pensant bien à déconnecter le cerveau à l'entrée. Quand à mon avis, je pense que l'expérience de la salle m'a sorti du film, et du coup je n'ai pas pu savourer comme il fallait. Cependant je suis déçu par le fait que la bande annonce révèle les scènes principales, qui du coup perdent leur saveur. Seul la présence d'un acteur (en personnage secondaire) m'a vraiment réjoui, le reste est bof. J'ai moyennement aimé.

@+

P.S. : C'est évidemment en fin de chronique qu'une pensée intervient dans mon cerveau. En fait, "Fast & Furious : Hobbs & Shaw" est typique de l'adolescence, débile, cherchant à faire rire avec 2 bouts de ficelles, lourd et loin d'être parfait. Je ne sais pas si vous voyez ce que je veux dire, mais voilà ce qu'est ce film, un ado boutonneux qui rigole d'un rien.

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