My Friend Pedro

Récemment sur le XBox GamePass, service payant donnant un accès illimité à un catalogue de jeux se renouvelant fréquemment, un jeu au nom rigolo apparu. "My Friend Pedro" est sorti en Juin 2019 sur Windows, XBox One et Switch. Édité chez Devolver Digital, connu pour ses production semi-indépendantes (on va dire ça comme ça), ce jeu est développé par DeadToast Entertainement. J'avoue qu'au delà de son nom intriguant, c'est surtout la "vignette" qui m'intrigua. Pourquoi y-a-t-il une banane avec un pistolet ? Pedro serait son nom ? Qu'à cela ne tienne, sans rien connaître du jeu, je le télécharge et y joue. Bonjour la surprise. Mais comme des mots valent mieux que des vidéos, regardons un mot. Non. L'inverse. Punaise. Regardons la vidéo.

Vidéo de IGN

Comment dire, quand John Woo, "Max Payne", "Matrix", "Hotline Miami" et "Super Mario Bros." se rencontrent, ils nous donnent "My Friend Pedro". C'est assez mal résumé, mais l'idée y est. Vous êtes... en fait, vous ne savez pas qui vous êtes. Ce que vous savez, c'est qu'une banane vous accompagne et vous donne des indications. Il y a une volonté de vous échapper de quelque part. Cela passe par le restaurant de Mitch le Boucher.

Si la photographie un peu sombre et le nom de Mitch le Boucher peuvent rappeler "Little Nightmares", c'est surtout ce déplacement latéral sur un plan 2D qui remémore le plus le jeu de Tarsier Studios. Bon, nous ne sommes pas libre comme dans l'aventure horrifique citée, comprenez par là que c'est de la 2,5D à la "Pandemonium!". Vous suivez une ligne, et il est impossible de partir dans la profondeur sauf si le jeu l'a décidé à travers le trajet possible. Mince, j'aurais dû dire "Pandemonium!" et non pas "Super Mario Bros.". Tant pis.

Ah, mais non, "Pandemonium!" ne marche pas, vu que la caméra se déplace dans le jeu de plateforme de la PlayStation. Peu importe. Vous être un bipède humain, avec un casque en forme de banane, et vous suivez Pedro, votre ami bananesque afin de vous enfuir d'on ne sait trop où. Des hordes d'ennemis se dressent sur votre chemin. Heureusement, le jeu débute tranquillement afin d'appréhender au mieux le gameplay. On vise, de façon semi-automatique, on tire, on recharge. Rapidement on obtient plusieurs armes, dont certaines fonctionnent par paire. Ce qui permet de viser deux ennemis différents de façon assez simple.

Le gameplay est nerveux, efficace, facile à comprendre. Cette nervosité peut être calmée à l'aide d'une fonction qui ralentit le temps. Ceci permet d'esquiver les balles à l'aide d'une roulette par exemple. Mais surtout, ralentir le temps permet de savourer les cascades que votre personnage peut effectuer. Prendre appui sur un mur pour s'élever plus haut (même sur un ennemi), shooter dans un couteau afin de tuer son adversaire, traverser des vitres, souvent après un passage en tyrolienne.

Mais ce n'est pas tout, car au delà des cascades, vous pourrez vous servir du décor pour mettre à mort de façon spectaculaire vos ennemis. Sur ce point, j'ai énormément pensé à "Stranglehold". Faire chuter des barils sur la tronche des ennemis. Faire le clown dessus ces mêmes barils pour exterminer vos antagonistes de façon classe. Employer une poêle qui permet de faire ricocher les balles. Pfiou. Que de possibilités vous permettant de faire monter votre compteur de points, et de combos.

Vous pourrez glisser sous les tables, ou les renverser afin de vous y mettre à couvert derrière. Vous pourrez utiliser une corde pour glisser le long (en ne vous tenant que par les pieds) et en défouraillant tout ce qui ose être menaçant. Trop de possibilités je vous dis. Chaque fin de niveau, vous aurez droit à un boss. Le tout premier, ledit Mitch, vous rappellera la séquence à moto de "Final Fantasy VII". Ou alors "Super Probotector" sur Super Nintendo notamment (ou "Contra 3" au choix). Un passage jouissif qui permet de varier un peu le jeu.

Vers le milieu du jeu, on va avoir droit à une bouffée d'oxygène hallucinante. Le tout premier niveau du monde de Pedro est de la pure plateforme. Ce qui surprend pas mal. C'est ici que l'on devine que le personnage est assez taré dans sa tête. Car le jeu est en fait une sorte de fuite en avant de votre personnage, qui va chercher à comprendre pourquoi sa tête est mise à prix dans le deuxième niveau. Bon, je confonds les niveaux, alias "mondes", et "stages". Je m'en excuse. Mais il y a de quoi faire.

L'arsenal est impressionnant, du simple pistolet, au double Uzi, en passant par le fusil à pompe, chaque arme possède ses avantages et inconvénients. Le jeu est assez court, et plutôt facile à vrai dire. En 4 ou 5 heures il est plié. Mais vous pouvez, dans certains "stages", obtenir des artefacts un peu bizarres. Ils permettent de débloquer des bonus, comme jouer avec des grosses têtes, pouvoir mourir en 1 balle (et inversement, tuer les ennemis en 1 balle), modifier la vitesse, le temps de concentration. Ici aussi c'est assez facile de tout débloquer. Surtout qu'une fois le jeu terminé, vous avez accès à tous les niveaux. Sachez que dès que vous modifiez un paramètre, votre score ne sera pas comptabilisé dans les classements.

Mais activer ces paramètres permet de refaire les niveaux, et même le jeu, d'une autre façon. De trouver comment faire les meilleurs enchaînements donnant le plus de points. Même une fois fini, j'ai pris grand plaisir à revenir sur mes pas. Surtout que comme pour "Mirror's Edge", on connaît la mécanique du gameplay, et le jeu en devient plus aisé.

Avant de conclure, laissez-moi vous parler de l'ultime point fort du jeu. Sa bande son. Il m'est arrivé d'arrêter de jouer juste pour entendre les musiques. La puissance du son, surtout électronique, m'a fait penser à l'OST de "Mutafukaz". Et donc au groupe The Toxic Avengers. Il n'y a aucune parole ici par contre. Je n'arrive pas à retranscrire ce que me procure cette bande son. Ne vous fiez pas du tout au trailer que je vous ai présenté. Ce n'est pas de la musique classique. La bande son participe à cette ambiance d'anticipation du jeu. Mais pas une anticipation de plusieurs siècles, non, juste de quelques années.

Le rythme de certaines pistes n'est pas très relevé, mais punaise c'est efficace, ça rend les images de vos acrobaties encore plus puissantes. J'ai tellement aimé cette bande son, que je l'ai achetée sur GoG.com. Pour 5,69€, je ne pouvais pas passer à côté. Les 42 pistes ne sont pas toutes exceptionnelles, c'est vrai. Mais punaise quelle pied. Ah, si, elle me rappelle un petit peu la bande son de l'anime "Parasite". Je ne parle par de l'excellent film de Bong Joon Ho, mais bien de l'anime dont je possède la bande son, vu qu'elle était disponible dans le coffret. Il y a ce côté un petit peu dérangeant, mais agréable. C'est bizarre à dire, mais c'est ainsi.

Marrant, je n'ai pas parlé des défauts du jeu. Il me semble qu'il n'a pas été aussi bien apprécié que cela par la presse spécialisée. En tout cas, j'ai adoré. Le pire étant que je compte y rejouer, tant c'est instinctif, fun et dynamique. On peut tracer dans les niveaux, ou au contraire prendre son temps. On peut chercher les meilleures façons de tuer ses ennemis, afin de faire monter son score mais aussi son multiplicateur "combo". L'histoire est un peu conne, mais intrigue au début. On se retrouve à faire un dernier niveau pour la route. J'ai rarement été aussi captivé par un jeu dont je n'attendais rien. La bande son, dont les titres sont essentiellement signés Navie D (mais aussi Noisecream, Nounverber, Battlejuice et Maks SF), tourne en boucle sur ma chaîne. J'adore.

Après, le jeu est disponible pour une vingtaine d'euros (moins sur GoG.com), et j'ignore ce que donnent les versions Nintendo Switch et PC Windows. Mais ce que je sais c'est que si vous avez le XBox GamePass (ou Ultimate GamePass pour PC), foncez. Essayez-le au moins. C'est un jeu prenant, efficace, que j'ai adoré. Je vous laisse avec le trailer animé, magnifique, qui introduit bien les capacités ingame, et à la musique sublime.

@+

Vidéo de GOG.com